Ce soir, je veillerais sur toi by Mary Higgins Clark

Auteur:Mary Higgins Clark [Clark, Mary Higgins]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

La société des frères Badgett se trouvait à Rosewood, à une quinzaine de minutes de leur propriété. Junior et Eddie étaient déjà sur place lorsque Charlie arriva. Ils se tenaient dans le bureau personnel de Junior et, curieusement, semblaient très bien disposés. Charlie s’était attendu à les trouver de mauvaise humeur, prêts à le rendre plus ou moins responsable du fiasco de la veille.

Pendant le trajet depuis Little Neck, il avait préparé sa défense : « Je vous ai suggéré la donation, la réception et la présentation du portrait. C’est vous qui avez eu l’idée de la liaison par satellite. »

Mais Charlie savait que c’était la dernière chose à leur dire. Insinuer que l’apparition de Mama n’avait pas été un succès les mettrait hors d’eux. Les deux frères avaient sans doute trouvé une autre raison pour expliquer le flop de la soirée.

Le spectacle. Ils ont dû décréter que Nor Kelly et Billy Campbell n’avaient pas été à la hauteur et reprocher à Jewel de les avoir recommandés Comme il s’engageait dans le parking de l’immeuble, il revit soudain la mine inquiète de Nor et de Billy la veille, au moment où ils sortaient de la pièce qui donnait dans le bureau de Junior.

Les Badgett ont probablement critiqué la manière dont ils ont chanté Joyeux Anniversaire en kojaskan, se dit Charles. La mort dans l’âme, il coupa le contact, sortit de la voiture et se dirigea d’un pas lourd vers le bâtiment. Dans le hall, il prit l’ascenseur jusqu’au troisième étage, entièrement occupé par les entreprises les plus respectables des frères Badgett.

La raison de cette réunion matinale était l’intérêt que portait Junior au rachat d’une concession automobile de Syosset qui commençait à menacer les bénéfices de sa propre société. Charlie marmonna un vague salut à Lil, la secrétaire de Junior, et attendit d’être annoncé. Combien de temps s’écoulerait-t-il avant que l’affaire ne soit conclue, avant que le concessionnaire ne s’aperçoive qu’il n’avait pas la possibilité de refuser ?

« Faites-le entrer. » La voix tonitruante de Junior résonna dans l’interphone après que la secrétaire lui eut annoncé la présence de Charlie.

La pièce avait été aménagée par le même décorateur qui avait fait du manoir de Syosset un véritable temple du mauvais goût. Vaste bureau double d’acajou verni au style tarabiscoté, papier mural à rayures dorées, moquette sombre ornée des initiales dorées des deux frères, lourds rideaux de soie et, exposée dans une vitrine, la reproduction miniature d’un village au bas de laquelle était inscrit sur une plaque de cuivre : LE VILLAGE DE NOTRE ENFANCE.

À gauche de la porte, un canapé et des fauteuils recouverts en simili peau de zèbre étaient rassemblés autour d’un écran de télévision qui occupait un pan entier de mur.

Les frères buvaient un café en regardant Channel 5. Junior fit signe à Charlie de s’approcher et lui désigna un siège. « C’est l’heure des nouvelles. Je veux voir ça. »

« Six heures après, l’incendie de l’entrepôt de Syosset fait toujours rage », commença le présentateur du journal. « Deux pompiers ont été intoxiqués par la fumée.

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